Un tourbillon d'émotions et de sentiments
J'ai déjà un peu abordé ce sujet mais je tenais à en parler un peu plus....J'ai besoin d'exprimer ce que je ressens.
Avant ma fausse couche, j'avais, me semble-t-il, su prendre du recul par rapport à tout ce que je vivais: l'attente, la mauvaise nouvelle (cloison toujours présente).....Je pouvais voir des bébés, des femmes enceintes ou apprendre des grossesses sans me torturer.
Maintenant je sens que j'ai perdu toute cette sérénité ...Cette fausse couche m'a totalement perturbée.. Bien sûr, je ne suis pas en pleine dépression, loin de là, heureusement. Mais voilà plein de choses tournent dans ma tête.
Déjà je suis énormement triste d'avoir perdu ce bébé. Je suis aussi parfois en colère contre moi-même et contre cette fichue cloison, contre cette première gynéco qui n'a pas poussé les examens assez loin, il y a trois ans.
Je suis aussi en colère parce que nous ne pouvons pas essayer d'avoir un enfant. Certes, je sais bien que c'est mieux car je risque une nouvelle FC.....mais c'est aussi dur dans le sens, où une nouvelle grossesse me rendrait un peu espoir.
Même si, j'ai aussi peur d'être enceinte par crainte d'une fausse couche...Paradoxal tout ça., n'est-ce pas ?! Eh oui j'ai parfois, moi-même, du mal à me comprendre! Comme quoi !
Et je suis envieuse des femmes enceintes...Je ne peux pas m'empêcher de me dire que ce n'est pas juste. Pourquoi nous vivons ça avec mon homme ? Pourquoi ce n'est pas plus simple ?
Toutefois, je ne vis pas dans le monde des bisounours et je sais pertinemment que la vie n'est pas juste. Certaines perdent leurs parents trop tôt, d'autres leur bébé ou enfant...d'autres sont handicapés......Le bonheur n'existerait pas, si le malheur n'était pas présent...
Par ailleurs, je suis bien consciente que j'ai la chance d'avoir une solution à mon problème. D'autres ne l'ont pas forcément et doivent vivre en fonction des traitements et autres joies de la Procréation Médicalement Assistée, et ce, pendant plusieurs années des fois. Donc parfois, j'ai aussi honte de ressentir cette 'jalousie' et de me plaindre.. Oui parce qu'après tout, toutes les femmes ont le droit de connaître le bonheur d'être mère.
Au fond, je pense que cette 'jalousie' n'en est pas vraiment une. Il s'agit plus de la colère contre moi-même (on y revient!) ou de la frustration. L'annonce d'une grossesse me renvoit à mon incapacité à avoir un enfant et maintenant à la perte de mon petit ange. C'est un peu un cercle vicieux...C'est mon coeur qui parle plus que la raison...
Et là, je fais tout pour que la raison prenne le dessus.